dimanche 3 juin 2007

L'Europe, seule coupable de l'esclavage ?

Un peu d'histoire :
-3500, début de de la civilisation sumérienne expansion territoriale et soumission des peuples.
-2205, La culture de Longsham Institutionnalisation de la guerre pour comme moyen de se procurer, par pillage, des biens, des esclaves...
L'Egypte de l'époque des Pharaons, les Grecs organisées en Citées (citoyens, hommes libres et esclaves -l'esclave était considéré comme un bien mobilier-), Rome (sensiblement identique)
Les Celtes Guerres de territoires, les prisoniers deviennent esclaves.
Rome envahie tout l'Occident et une partie de l'Orient en imposant sa culture.
Quand vient le Moyen-Âge, les esclaves de moins en moins nombreux deviennent des serfs.
Puis les musulmans envahirent les territoires chrétiens de l'Orient (ancien empire romain) ainsi que les pays arabes et berbères, les habitants des villes qui tombèrent et de nombreux pèlerins furent transformés en esclaves.
Sur les mers, ce sont les mêmes, mais appelés barbaresques qui revendent les prisonniers fait sur les bateaux ou les raids sur les côtes.
On comptera en permanence de 25.000 à 30.000 prisonniers au sud de la Méditerranée.
Au XIIe siècle, l'implication des monastères dans le rachat des captifs auprès des musulmans et la diffusion, de l'ordre des trinitaires, spécialisé dans cette mission, montrent encore que la piraterie sarasine était vécue comme une menace prégnante.
Damien Garraz Histoire et images médievales n°13

D'autres ordres religieux chrétiens se spécialisèrent dans le rachat des esclaves dont les Chevaliers de l'Ordre de Malte.
Au XIIe siècle toujours, l'Espagne sous domination musulman, les Almoravides (confrérie de moines guerriers et dynastie berbère) déportent des villages entiers en Afrique du Nord.
Dans le royaume de Grenade, les chrétiens, les mozarabes ont le statut de dhimmis (protégés) mais s'ils ne s'acquittent pas de certaines tâches, ils risquent l'esclavage ou la peine de mort.

Parlons de la traite des Noirs :
« Le rôle des Africains eux mêmes est de plus en plus confirmé ; la traite négrière n'a pas été une invention diabolique de l'Europe. »
Fernand Braudel

« Les captifs qui n'apparaissaient pas par enchantement sur les sites de traite, étaient -produits-, transportés, parqués et estimés par des négriers noirs. »
Olivier Péré-Grenouilleau

« Les portugais à la fin du XVe siècle échangeaient des esclaves Noirs contre de l'or à des orpailleurs africains de la région d'Elminadans l'actuel Ghana qui les exigeaient. »
Hugh Thomas

Quatre grands royaumes côtiers ont étés particulièrement étudiés par les historiens, à savoir le Bénin, le Dahomey, l'Ashandi et l'Oyo qui durent leur fortune et leur dévoloppement au commerce des esclaves.
À quels peuples appartenaient les esclaves que les européens embarquaient par milliers ?
Wolofs ou Bambaras, Haoussas ou Achandis Guinnéens, Kongos ou Bandia Bantous. Ils représentaient toutes les ethnies vivant à l'ouest et au centre du continent Noir.
Mais avant le XIXe siècle, les occidentaux ne s'étaient jamais aventurés au-delà des côtes africaines.
« A son apogée, la traite transatlantique n'était donc possible qu'avec la complicité de potentats noirs et de marchands d'esclaves qui vendaient leurs frères de couleur. »
Jean Sévilla

« C'est au VIIe siècle de notre ère, avec la conquête arabe que la traite des Noirs a véritablement été inventée. La constitution d'une vaste entité territoriale musulmane a conduit à l'augmentation de la demande en main-d'oeuvre servile et, parmi les tributs imposés aux populations soumises, certains commencèrent à être acquittés en captifs Noirs. »
Ollivier Pétré-Grenouilleau - L'Histoire, novembre 1997

En dix siècles, les arabes auront ainsi déporté 12 millions de Noirs. Capturés aux cours de raids effectués à l'intérieur du continent.
En France, l'abolition de l'esclavage nécessita une soixantaine d'années 1790 à 1850.
L'Angleterre en 1807.
Au congrès de Vienne clos le 9 juin 1815, toutes les puissances européennes réprimèrent le commerce des esclaves.
En Arabie Saoudite, l'esclavage n'a été officièlement aboli qu'en 1960.
Après avoir lu l'Express du 4 au 20 mai 2006.
Il n'est plus possible d'ignorer qu'il s'agit aussi d'un phénomène contemporain, mais cette fois africano-africain: par exemple si le parlement nigérien a fini par mettre cette pratique hors la loi ( en 2004 ), un chef touareg qui en mars 2005 voulait libérer solennellement ses 7000 esclaves a dû annuler la cérémonie sur ordre gouvernemental, et deux militants abolitionnistes Timidria se sont retrouvés alors en prison. Explication de l'hebdomadaire de référence:
« Le gouvernement est constitué de chefs qui ont eux mêmes des esclaves ». Actuellement ceux-ci compteraient par centaines de milliers en Afrique de l'Ouest.»
Louis- Christian Gautier. L'Histoire.

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