vendredi 7 septembre 2007

MAZARIN

Simone Bertière a établi sa réputation de biographe par une fresque en six volumes sur les reines de France au temps des Valois et des Bourbons. Le dernier volume, Marie-Antoinette l'insoumise a reçu plusieurs prix, notamment le Grand prix de la biographie de l'Académie française. Simone Bertière avait préalablement publié une Vie du cardinal de Retz. Ce travail qu'elle évoque, entre autres, pour nous a préparé dans une certaine mesure sa récente biographie de Mazarin. Fondée sur des sources souvent inédites, celle-ci modifie complètement l'opinion que l'on se faisait d'un personnage malmené par la postérité. Simone Bertière montre qu'il fut en toute chose, plus encore que Richelieu, l'artisan du règne de Louis XIV. Après beaucoup d'autres grands historiens, nous avons tenu à la rencontrer.

La Nouvelle Revue d'Histoire : Quelles sont les origines de votre vocation ?

Simone Bertière : Il est difficile de parler de vocation, car j'ai eu deux vies successives. Dans la première partie de ma vie, j'ai passé l'agrégation de lettres classiques. Je me suis mariée jeune, j'ai eu trois enfants et un métier d'enseignante. Tout cela me comblait. J'ai été successivement, professeur de classes préparatoires puis maître-assistant de littérature comparée à l'université de Bordeaux. Pendant de nombreuses années, j'ai collaboré avec mon mari, lui-même enseignant, à la préparation de sa thèse de doctorat. Il était entendu que nous nous attaquerions à la mienne ensuite. Tous deux littéraires, nous travaillions toujours en accord parfait. Je l'ai donc aidé dans ses recherches sur Le Cardinal de Retz mémorialiste. C'était une thèse d'État ancienne formule, qui demandait parfois plus de vingt ans de travail. Ce fut le grand oeuvre de sa vie. Mais le drame est que mon époux est mort au moment où nous mettions le point final à sa thèse. Il avait cinquante-trois ans, et moi, quarante-neuf. Grâce au soutien de son directeur de recherche, j'eus la chance de pouvoir soutenir sa thèse à titre posthume et de la faire publier par la suite aux éditions Klincksieck.

NRH : Est-ce cette situation nouvelle qui a décidé de votre orientation vers le travail historique ?

SB : Pas encore. Nous avions prévu de nous installer à Paris et j'y cherchais un poste. J'ai été chargée de cours d'agrégation à l'École normale supérieure de jeunes filles, tout en assurant mon service à Bordeaux. Pendant près de neuf ans, je fus donc «turbo-prof» comme nous disons dans notre jargon, faisant la navette hebdomadaire entre les deux villes. Une existence fatigante ! J'ai renoncé à poursuivre ma thèse : celle de mon mari nous avait bien assez coûté !

NRH : Que s'est-il donc passé pour que vous deveniez la grande biographe que vous êtes aujourd'hui ?

SB : « Grande », c'est beaucoup dire. On m'avait chargée de préparer une édition critique des Mémoires du cardinal de Retz pour les Classiques Garnier-Flammarion, j'ai demandé ma retraite avec l'intention de me consacrer à d'autres éditions. Mais, après celle de Retz, je me suis rendu compte qu'aucune des biographies consacrées à lui n'étaient à jour. J'ai donc proposé à l'éditeur Bernard de Fallois de réaliser ce travail. Ma carrière de biographe a donc débuté à ce moment. Et depuis, je n'ai plus cessé.

NRH : Comment les historiens de profession vous ont-ils accueillie ?

SB : Je n'étais pas historienne de formation, on a donc mis quelque temps à m'adopter. Ma biographie du cardinal de Retz ayant reçu un bon accueil de la critique et du public, j'eus l'idée d'entreprendre une série sur les reines de France aux Temps modernes (XVIe - XVIIIe siècles). C'était une réflexion sur la condition de reine.

NRH : Après tous ces destins de femmes, pourquoi vous êtes-vous orientée vers une biographie de Mazarin ?

SB : Peut-être étais-je un petit peu lasse des femmes en général et des reines en particulier ! Mais pourquoi Mazarin ? J'éprouvais une sorte de remords à l'égard de ce personnage. Dans ma préface aux Mémoires du cardinal de Retz, j'avais évoqué sa figure dans l'histoire, en soulignant le fait qu'il était injustement décrié. Ce qui me valut à ce sujet une mésaventure tout à fait amusante avec Madeleine Laurain-Portemer, une chartiste qui avait consacré des années de recherche à Mazarin, notamment dans les archives italiennes. Je lui dois beaucoup et je lui ai rendu justice. Dans les réunions de dix-septièmistes, elle me regardait toujours d'un œil noir Sans m'adresser la parole. Puis, un beau jour, elle m'ouvre les bras avec un sourire en s' écriant : « Je découvre que vous êtes une spécialiste de Retz et que vous ne dites pas de mal de Mazarin ! » J'ai éclaté de rire et je lui ai répondu : " Que voulez-vous ! Retz était un bien meilleur écrivain, mais comme homme politique, il n' arrivait pas à la cheville de Mazarin. »

Après son décès, son mari me chargea, pour la revue XVIIe siècle, de la recension du recueil posthume de ses articles qu'il avait publiés. Je me suis plongée, grâce à elle, dans la période italienne de la vie de Mazarin fort méconnue en France, et plus je le découvrais, plus je le trouvais sympathique.

NRH : Parmi les ministres qui ont gouverné la France, Mazarin n'est pas choyé. Entre Richelieu et Louis XIV, on ne lui accorde tout au plus qu'un rôle de transition, plutôt mineur. Pourquoi cette piètre réputation ?
SB : Au cœur du malentendu, on trouve sa personne plus encore que son action. Sans doute concède-t-on que le bilan de celle-ci est positive. Mais il aurait usé pour y parvenir : de moyens suspects, notamment son emprise sur la régente, et il n'aurait jamais songé, affirme-t-on, qu'à satisfaire ses ambitions. Les mémorialistes du temps, des vaincus de la Fronde pour la plupart, ont tracé de lui un portrait au vitriol, d'autant plus efficace qu'il y avait parmi eux d'excellentes plumes. Ils ont dénoncé le « gredin de Sicile », fourbe et voleur, venu chez nous s'engraisser sans vergogne en ruinant le pays. Comme beaucoup d'historiens du XIXe siècle ont fait chorus, notamment Lavisse et ses collaborateurs, ce point de vue a été répercuté par tous les manuels scolaires. C'est cette image qui a donc prévalu dans notre mémoire collective. La seule évocation de son nom soulève encore aujourd'hui des allusions goguenardes sur ses mœurs ou des remarques indignées sur son enrichissement. Le rejet dont il fait l'objet excède le cadre de ses choix politiques. Les Français n'aimaient pas Richelieu, mais ils le percevaient comme l'un des leurs. Mazarin, lui, est italien et de naissance obscure. Le mépris de classe et la xénophobie pèsent sur lui dès qu'il accède au ministère.

NRH : Mazarin, comme vous le soulignez dans votre biographie, vient d'un milieu modeste. Son père était au service de la puissante et illustre famille des Colonna. Mais dès sa prime jeunesse, le jeune Giulio montre une intelligence et des dons exceptionnels. Sa famille le fera entrer dans l'administration pontificale où, très rapidement, il saura se faire apprécier. Ses rapports pleins d'intelligence et de verve le feront remarquer du pape Urbain VIII. Celui-ci l'utilisera pour des missions diplomatiques délicates. C'est au cours de l'une d'elles, durant l'année 1630, qu'il rencontrera Richelieu. Dès ce moment, à l'encontre de la mission confiée par le pape, Mazarin prend le parti de la France contre l'Espagne, alliée du Saint-Siège. Pourquoi un tel choix ?

SB : Il s'agit de l'affaire de Pignerol, forteresse du Piémont que convoitait la France. Pour comprendre pourquoi Mazarin prend alors ce parti et sert la politique de Richelieu, il faut prendre en compte le fait qu'il est italien. Il souffre de voir l'Italie prise comme champ de bataille par les grandes puissances extérieures. La France et les Habsbourg s'y sont abondamment battus pendant tout le XVIe siècle. Cela menace de recommencer. Mazarin n'a qu'un souhait, la paix. Il estime que Richelieu est seul capable de mettre un frein à l'expansion des Habsbourg d'Espagne dans l'Italie du Nord. Il pense que la paix ne sera possible que s'il y a des puissances suffisamment fortes pour se neutraliser et s'équilibrer.

NRH : Vous notez qu'une fois rentré en Italie, Mazarin est une sorte « d'agent brimé ». Son choix : en faveur de la France le fait détester de la faction espagnole de la Curie romaine qui met tout en œuvre pour qu'il perde son crédit.

SB : En effet, dans l'intention de le discréditer, Mazarin est renvoyé en France par la Curie pour porter à Richelieu un ultimatum extrêmement désagréable. Rome exige que la Lorraine soit restituée à son duc, ce dont Richelieu ne veut à aucun prix. Mazarin comprend la manœuvre et n'insiste nullement auprès du Cardinal. Cette nonciature aurait dû durer huit jours. Elle se prolongea seize mois. Les observateurs furent surpris par l'accueil particulièrement chaleureux que réserva Richelieu à un messager porteur d'une si déplaisante mission. Mazarin est traité en hôte privilégié. Il ne se fait pas de fête dans la maison de Richelieu où il ne soit invité. L'une des raisons de son succès, c'est qu'on ne s'ennuie jamais avec lui, tant sa conversation est brillante, fourmillante d'anecdotes contées avec esprit, et tant il a de compétence et de goût pour les arts. Il fait autorité en matière de musique et surtout de spectacles, la grande passion de Richelieu, fasciné à cet égard par l'Italie. Il parvient à l'arracher à ses accès d'hypocondrie, par sa vivacité et sa gaieté. Richelieu comprend aussi qu'il peut en faire son homme de confiance. Il souhaite qu'il devienne le porte-parole des intérêts français au Sacré Collège.

NRH : Vous soulignez dans votre livre que le second tournant dans la carrière de Mazarin se situe en 1642-1643, après la mort de Richelieu, alors que Louis XIII lui-même, se sachant condamné, le choisit comme parrain du jeune dauphin, le futur Louis XIV.

SB : Effectivement, plus Louis XIII sentait approcher l'échéance fatale, plus il s'accrochait à Mazarin comme son seul recours pour préserver l'œuvre de Richelieu et pour protéger l'enfance de son fils contre les appétits qu'il voyait se déchaîner. Finalement, Louis XIII décide de lier Mazarin au dauphin par le lien le plus fort qui se puisse trouver, le parrainage. Compte tenu des circonstances, il ne s'agit pas d'un honneur fortuit, mais d'un engagement sacré à long terme, d'une paternité spirituelle qui impliquera une authentique paternité après la disparition du père naturel.

NRH : Vous soulignez avec beaucoup de finesse que le lien exceptionnel d'Anne d'Autriche et de Mazarin est leur engagement mutuel autour du petit Louis XIV.
SB : En effet. Anne d'Autriche se sait incapable de gouverner par elle-même. Les mêmes causes produisant les mêmes effets, elle est conduite à se tourner, comme Louis XIII quelques mois plus tôt, vers Mazarin. Il est frappant de voir que les raisons qu'elle s'apprête à donner pour motiver son choix sont analogues. Lui seul maîtrise les arcanes de la politique internationale, lui seul est capable d'assurer la transition. Étranger, sans famille, il n'est lié à aucun clan, il ne dépendra que d'elle. Leur amitié emprunte une route que Mademoiselle de Scudéry ne songera pas à tracer sur la Carte du pays. de Tendre, celle de la complicité intellectuelle et de la solidarité dans l'action. Il ne faut pas oublier que la reine a quarante ans, un âge où les femmes renoncent alors à l'amour pour la dévotion, et que sa célèbre beauté n'est plus, sinon un souvenir. Cette réalité triviale écarte tout soupçon d'intimité autre qu'amicale. La vérité est que, pour la première fois, Anne d'Autriche a affaire à quelqu'un qui la comprend, qui ne lui reproche pas ses ignorances ou ses erreurs. Elle ne sait pas gouverner. En l'éduquant, Mazarin la rassure. Il lui mâche la besogne, débrouille pour elle la complexité des affaires, lui propose une ligne de conduite, lui prépare ses discours. Sa sagacité prévoit les arguments qu'on lui opposera, les pressions qu'on exercera et, d'avance, il organise la parade. Mais il reste dans l'ombre sans empiéter sur ses prérogatives, il lui laisse l'apparence de la décision, et même plus que l'apparence puisque, une fois qu'il l'a convaincue, la décision est sienne. Auprès de ce remarquable pédagogue, les choses les plus compliquées se font simples. La reine se découvre grâce à lui, des aptitudes nouvelles, elle se sent devenir intelligente et le devient. La confiance est bientôt au rendez-vous, une confiance totale.

NRH : Pourquoi Mazarin a-t-il refusé jusqu'à l'extrême fin de sa vie de devenir prêtre ?
SB : Sans aucun doute, Mazarin a une foi vive et sincère, mais il ne veut pas de la prêtrise. Comme son adversaire le cardinal de Retz, il est une des âmes les moins ecclésiastiques qui soient au monde. Il semble y avoir chez lui une réaction instinctive quasi viscérale. Il ne parvient pas à s'imaginer sous les traits d'un prêtre. Comment voyager avec un vêtement aussi incommode qu'une soutane ? Assurer le service du culte, dire la messe chaque jour, écouter des confessions, prêcher en chaire la bonne parole, non, il ne s'y voit pas. Il n'a rien d'un prédicateur, il préfère les négociations feutrées aux envolées oratoires. Et il est passionné par l'action.

NRH : À partir de quand Mazarin a-t-il pris en charge l'éducation du jeune Louis XIV ?
SB : Avant la Fronde, Mazarin s'était contenté de superviser l'éducation de son filleul à travers les consignes données à son gouverneur et à son précepteur. Il veillait simplement à écarter de lui les influences jugées pernicieuses, entendez celles de ses adversaires politiques. Le petit Louis XIV, quoi qu'on en ait dit plus tard, ingurgita assez de latin pour s'attaquer aux Commentaires de César. Il apprit un peu d'italien et d'espagnol, et s'imprégna de l'histoire telle qu'on l'entendait alors, comme réservoir d'exemples moraux. Quatre ans de troubles étaient passés là-dessus, espaçant les leçons et plongeant l'écolier dans l'histoire en train de se faire, la vraie, pleine de bruit et de fureur. Il y avait gagné, en même temps que la vive conscience des dangers qu'elle comportait, une maturité précoce. Mazarin avait compris que l'enfant, en plus de l'amour maternel, avait besoin d'une ferme affection paternelle. il s'intéressa à lui au début de la Fronde, quand l'enfant commença de réagir aux événements. Et, peu à peu, naquirent entre eux confiance et affection. Le lien spirituel de filleul à parrain se mua en un attachement quasi filial. « Un ministre qui m'aimait et que j'aimais... » dira plus tard Louis XIV.

NRH : Quelles furent les méthodes employées par Mazarin pour éduquer le jeune roi ?
SB : Très loin des programmes livresques proposés par les traités sur l'éducation d'un prince. Il procéda à petits pas, à coup de leçons de choses appuyées sur du concret, des situations vécues. Il le faisait parler sans le heurter, il partait de son point de vue, avant d'en venir aux explications. il pratiqua, au rebours des maussades pédants de collège, une pédagogie de luxe, élitiste vouée aux leçons particulières, qui visait à édifier la personnalité. Aux professionnels de l'éducation, des clercs qui lui reprochaient de mépriser leurs méthodes, Mazarin démontra sur pièces comment l'on devait former un roi. Triomphe du pragmatisme sur les modèles théoriques. Et il immunisera durablement son disciple contre les vertiges de l'abstraction. À partir de 1653, Louis XIV accompagnera régulièrement Mazarin lors des opérations militaires. Il va de soi que le cardinal veillait à ne pas l'exposer aux combats. Mais on le verra, par exemple, au camp de Ribemont en juillet de cette année-là, assister aux conseils où l'on débattait du plan de campagne. Un peu plus tard, au mois de novembre, on lui épargnera les fatigues du siège de Sainte-Menehould, dans la pluie, la neige et le gel, mais on l'appellera au dernier moment, pour prendre possession de la place. Quoi de plus exaltant pour un garçon de 15 ans ?

NRH : Vous montrez que Mazarin fut victime à titre posthume des vaincus de la Fronde, dont certains furent parmi les plus grandes plumes de leur temps. On songe à La Rochefoucauld ou au cardinal de Retz.
SB : Il est vrai que Mazarin avait réussi sa vie au de-là de toute espérance mais qu'il rata complètement sa survie. Lui qui montra un sens si aigu de la « communication », qui sut si bien façonner l'image du jeune roi, n'a jamais réussi à se concilier les Français. La calomnie a la vie dure. Orchestrée à grand renfort de pamphlets, elle a marqué l'imaginaire collectif.

NRH : L'un des reproches les plus fréquents adressés à Mazarin est celui de son enrichissement personnel. Qu'en est-il vraiment ?
SB : Mazarin exploite les failles d'un désordre installé de longue date. Certains comportements comme les prêts usuraires à l'État sont passés dans les moeurs, parce qu'ils répondent à un besoin. Ils ne paraissent pas plus coupables que ne l'est de nos jours la spéculation boursière par exemple. Inutile donc, pour atténuer la responsabilité de Mazarin, d'accabler Colbert ou Fouquet. ils sont, comme lui, partie prenante d'un même système. Les financiers professionnels eux-mêmes, qui procuraient au roi un crédit au coût exorbitant, n'étaient pas tous des canailles. L'argent étant rare et forcément cher, ils jugeaient impossible de baisser leurs taux. En revanche, ils préconisaient de vastes réformes. Pour éradiquer le mal, c'est-à-dire donner à l'État son autonomie financière, il fallait refondre entièrement la fiscalité. Mais, politiquement, la saison ne s'y prêtait pas. Ce n'est pas par avarice mais pour s'assurer des moyens d'action, que Mazarin se constitua un trésor personnel qui, grâce à Colbert, atteignit un niveau fabuleux. S'il n'avait disposé que des ressources officielles du Trésor, il n'aurait rigoureusement rien pu faire.

NRH : Sur son lit de mort, Mazarin fit un testament où il léguait tous ses biens au roi, puisque tout ce qu'il possédait venait de lui. Est-ce le signe qu'il avait mauvaise conscience ?
SB : Non, pas du tout. Le 3 mars 1661, Mazarin décide effectivement de faire de Louis XIV son légataire universel. Celui-ci refuse et le laisse disposer de sa fortune. Le message est clair. Louis XIV proclame solennellement qu'il juge cette fortune méritée. Mazarin, qui s'est littéralement tué à son service, lui lègue un royaume en état de marche dans une Europe pacifiée. Cela n'a pas de prix. Il accepte, en revanche, pour lui et pour l'État, des legs considérables (bijoux, livres, tableaux) dont beaucoup font aujourd'hui partie de notre patrimoine national.
Propos recueillis par Pauline Lecomte : N R H

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