dimanche 13 juillet 2008

DE GAULLE et les déserteurs du Viet Minh

• De Gaulle et ses affidés ont joué un rôle capital dans le rapatriement et l'amnistie des déserteurs français en direction du Viet Minh et des différents collaborateurs de Hô Chi Minh.
Dès 1962, des discussions se sont ouvertes entre fonctionnaires nord-vietnamiens et la délégation générale française.
L'amnistie arrive. Un accord est signé entre les Vietnamiens du Nord et le gouvernement Pompidou.
Le 23 novembre 1962. quarante Français avec leurs femmes, leurs enfants, se retrouvent sur l'aéroport de Hanoï. Un avion de la Croix-Rouge va les rapatrier (cette Croix-Rouge mal vue des Saoudiens). Boudarel, comme nous l'avons raconté dans notre précédent numéro, ne fait pas partie de cette tournée. Il aura droit à des égards spéciaux.
Un de ces rapatriés sera - avec d'autres - jugé par un tribunal militaire français. Il s'appelle Robert Vignon. Il est soutenu par le Secours Populaire français, une filiale du parti communiste. et défendu par Me Noël. qui est plutôt de droite,Vignon est condamné à cinq ans de réclusion.
Il est scandalisé par ce verdict. Allons ! Allons ! On se calme, on se calme... Le Secours Populaire mène campagne pour lui. L'Huma vole à son secours. Pierre Messmer, ministre e la Défense nationale émet un avis favorable le 16 juin 1964 désavouant implicitement le verdict d'un tribunal d'officiers. Le ministre des Armées va beaucoup plus loin que le gouvernement de la IVe République à l'égard d'Henri Martin (saboteur communiste) et suspend la peine de Vignon, cinq mois seulement après le verdict.
Communistes, gaullistes, même combat ? Au fait, c'est bien le général De Gaulle qui a amnistié, en 1944, Maurice Thorez ? Non ?
En tout cas, pour Vignon, l'horizon s'éclaircit. Il devient un syndicaliste actif dans les aciéries. « Un militant ouvrier important de sa fédération communiste. II a renoué la boucle: F. T. P., Can-bô , syndicaliste. C'est la continuation d'une même idée : la lutte ». (1)
Quelques années plus tôt. Bastien-Thiry, Dovecar, Piegts et Roger Degueldre ont été fusillés. Des centaines de combatants de l'OAS ont été condamnés à de lourdes peines.
Si cette comparaison entre le sort réservé par le régime gaulliste aux combattants de l'Algérie française et celui des traîtres communistes ne vous donne pas envie de « gerber », c'est que vous avez certainement un bon vaccin. Dites-nous lequel.
(1) Jacques Doyon. Les soldats blancs de Hô Chi Minh. P 475. Fayard, éd.
National Hebdo 1991

1 commentaire:

Anonyme a dit…

J'ai fait mon service militaire à EAI Montpellier année 1974-1975, j'étais affecté au camps des Garrigues.
Mon chef de section était le fils de Robert Vignon, il considérait que son père était un héros de l'armée française. Au cours d'une cérémonie militaire, il vantait son père, je lui ai répondu que son père était un traite, j'ai été frappé par lui et j'ai eu une majorité des engagés sous-officiers et officiers contre moi et une partie du contingent (communistes).
Un soir, chef de poste ( j'étais caporal-chef) je me suis battu avec d'autres appelés du contingent qui voulaient piétiner le drapeau français, le lendemain mon chef de section Vignon m'a déclaré que j'étais la honte de sa section. Ce Vignon a fait nommé le caporal sergent à ma place, c'est ce caporal qui incitait les hommes à piétiner le Drapeau. Dans ce camp il y avait un ancien légionnaire d'Indochine (Walkman) il buvait avec Vignon.