jeudi 21 octobre 2010

Histoire cachée : Crack, bourse, immobilier et démocratie

Et si le krach était une affaire de crack ? Et si la tempête boursière qui vient de secouer le monde était une tempête de… neige ?
Certains experts de l’histoire cachée le pensent en tout cas : ce que viennent de vivre les bourses mondiales est moins un épisode de la guerre financière qu’un épisode de la guerre de la drogue. Et plus précisément de l’une des armes les plus redoutables de cette guerre : le brown sugar.
Dérivé bon marché des résidus de fabrication de la cocaïne, le brown sugar, ainsi appelé parce qu’il ressemble vaguement à du sucre brun, est apparu pour la première fois au début des années 80 en Californie.
En quelques mois, devenu le “crack” en raison de la fulgurance et de la violence de ses effets, il avait traversé les USA et se trouvait en vente à Boston, chez les “Wasp” (White Anglo-Saxon Protestant), à l’opposé exact, en termes de catégories sociales, des ghettos afro ou chicanos de Californie. En moins d’un an, de la côte Ouest à la côte Est, des Grands Lacs aux rivages du golfe du Mexique, des bas-fonds des quartiers noirs aux luxueuses “mansions” de la haute bourgeoisie blanche, tout le pays était contaminé.
En France, au début du second septennat de Mitterrand, alors même que les responsables policiers parisiens de la lutte anti-drogue soutenaient que le crack n’était qu’un fantasme de journalistes en mal de copie et que “ça ne marcherait jamais chez nous”, on pouvait se procurer une dose pour moins de cinquante francs sous le métro aérien du quartier Jaurès-Stalingrad à Paris.
Cette progression fulgurante n’a épargné aucune catégorie sociale, aucun pays. En raison même du prix très bas de ce produit, prix fixé par ses inventeurs, justement pour assurer sa vente massive et, donc, des bénéfices rapides et colossaux, le succès a été immédiat dans les milieux les plus déshérités.
Ce nouveau marché a dégagé des sommes colossales. Les spécialistes estiment à près de deux milliards de dollars par jour les flux monétaires suscités par le crack.
La commission des stupéfiants de l’ONU estime que plus de la moitié de cette somme est investie dans des circuits de blanchiment et notamment sur les marchés boursiers où la convention de 1988 contre le trafic illicite commence à peine à être appliquée.
En France, alors que le chiffre d’affaires annuel de la drogue est estimé à vingt milliards de francs, la seule saisie importante d’argent sale effectuée en banque se monte à vingt-sept millions. Soit 1,5 millièmes du chiffre d’affaires des trafiquants !
On imagine sans peine l’efficacité de cette convention dans les jungles affairistes d’Asie…
Les trafiquants désireux de reconvertir l’argent sale ont deux solutions. Premièrement l’investir, à travers des cascades de sociétés-écrans dispersées dans divers paradis fiscaux et dont les intérêts croisés rendent les vrais propriétaires à peu près impossibles à identifier, dans des secteurs juteux et mal contrôlés. L’immobilier, par exemple, à Hong-Kong, en Malaisie et à Singapour.
L’effondrement de ce secteur, après des années de surchauffe due aux surinvestissements douteux, et l’insolvabilité des emprunteurs, à hauteur de cent milliards de dollars, ont chassé les investisseurs, honnêtes ou pas.
La seconde solution : réinjecter l’argent sale dans l’économie parallèle où il sécrète d’autres bénéfices nés de pratiques tout aussi illégales que le trafic de drogue (porno-business, réseaux de prostitution, trafic d’armes, etc.).
Dans cette hypothèse, les trafiquants ont le choix : soit ils entrent en concurrence avec les services spéciaux, soit ils font affaire avec eux.
Les pays dits démocratiques ont en effet vu depuis longtemps dans cette économie parallèle le moyen de “sponsoriser” leurs actions non officielles.
Un Etat “démocratique” ne peut évidemment pas assumer sans graves difficultés politiques au moment du contrôle budgétaire, des activités telles que le financement de guérillas (les contras), la liquidation d’opposants jugés dangereux (Che Guevara), le déclenchement de coups d’Etat (au Zaïre) ou la fourniture d’armes à des rebelles en guerre contre des alliés officiels (dans l’Algérie des années 50-60…).
En outre, la drogue fait désormais partie de l’arsenal de la guerre occulte. Au Vietnam, les communistes ont combattu le corps expéditionnaire US en y introduisant le poison de l’héroïne. En Afghanistan, les services américains ont rendu la politesse aux Russes en faisant transiter par le Pakistan la drogue qui contribua à démoraliser l’Armée rouge.
Plus tard, c’est encore le trafic du crack qui finança la plupart des opérations ultrasecrètes conduites, à l’insu même du Congrès, par la CIA contre les guérillas communistes ou pour soutenir les guérillas anticommunistes.
Tout cela dans une ambiance de “paix armée” entre les services et les mafias. En Colombie, par exemple, on a vu s’affronter des équipes Action de la même agence. D’un côté, les agents spéciaux chargés de négocier avec les gros bonnets de la drogue lesquels payaient la guérilla pour racketter les gros propriétaires. De l’autre, les spécialistes chargés d’encadrer les milices de lutte antiguérilla engagées par les gros propriétaires pour les protéger contre les racketteurs.
Le retentissant procès d’Oliver North a mis en évidence les connexions entre CIA et cartels de trafiquants.
Du coup, si, en Russie, l’imbrication entre services spéciaux issus du KGB éclaté et mafia de la drogue est restée totale ; si, en Chine, la Sécurité, organisation qui coiffe l’armée, la police, le pénitentiaire et les services spéciaux est financée par la drogue ; les services américains et leurs annexes ont dû rompre avec le narco-business. C’est un des effets inattendus du trafic du crack.
A l’issue du procès North, en effet, une équipe de juristes et d’économistes afro-américains, partant du constat que les populations déshéritées afro-américaines ont été les principales victimes du trafic de crack, a eu l’idée d’inverser la stratégie utilisée par l’administration US contre les fabricants américains de tabac.
On sait que ceux-ci ont été contraints d’échanger l’interruption de tous les ruineux procès engagés par les citoyens victimes du tabagisme, contre le versement au trésor public d’un dédommagement de plusieurs dizaines de milliards de dollars étalé sur dix ans.
Forts de ce précédent, les juristes et économistes noirs menacent d’inciter les millions de victimes directes ou indirectes du crack à engager des actions en dommages et intérêts contre la CIA, donc l’administration US, responsable de la diffusion du fléau.
A moins que ladite administration n’accepte de verser des milliards de dollars de dédommagements au “Restitution Trust Fund“, fondation visant à lutter contre la misère de la communauté afro-américaine.
Leur argumentation : avec nos impôts, l’administration américaine a financé l’un des crimes de masse les plus abominables du XXe siècle. Il est normal que cet argent nous soit restitué, à nous qui avons été les principales victimes de ce crime de masse, et qu’il serve à financer notre résurrection. Dans un tel contexte, on l’imagine, la Centrale américaine a mis un terme à toute activité liée à la drogue et toute relation avec le narco-business.
Du coup, privés du débouché de l’immobilier asiatique et du commerce parallèle avec les services spéciaux, les trafiquants ont dû trouver d’autres domaines d’application.
Ils se sont donc reportés sur l’activité qui est sans doute la plus juteuse : la spéculation monétaire dont Maurice Allais disait, en 1994, qu’elle mettait en mouvement des sommes quarante fois supérieures au montant des transferts légalement effectués pour les transactions commerciales dans le monde. Jacques Houbart notait en février 1995, dans le Libre Journal, que ces sommes se montaient à… mille milliards de dollars par jour !!! C’est dire leur formidable pouvoir de nuisance et, plus encore, leur absence totale de contrepartie en biens et services. Or, voilà quatre mois, la réintégration de Hong Kong dans la Chine communiste a eu un effet induit que bien peu de médias ont évoqué : la mise en convertibilité du yuan à travers le dollar Hong-Kong déjà traité en monnaie convertible au terme d’un ancien traité sino-britannique.
En prenant le contrôle de Hong-Kong et, donc, en s’assurant de l’autorité sur les banques de l’archipel, les Chinois de Pékin ont pu imposer un débouché pour leur monnaie de singe. Tung Chee Hwa, chef de l’exécutif de la Région administrative spéciale (nom de Hong-Kong en Chine communiste), n’a cessé de le répéter depuis le 30 juin, date de l’intégration de Hong-Kong à la Chine populaire.
Il a fini par être entendu, mais pas tout à fait dans le sens où il l’espérait. L’argent, et tout spécialement l’argent sale, bien plus volatile, a fui la bourse pour se placer sur la spéculation monétaire devenue à la fois plus aisée et plus juteuse.
On connaît le résultat. par Serge de Beketch (3 novembre 1997) Texte publié dans Le Libre Journal n°135. http://www.france-courtoise.info/

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