mercredi 30 novembre 2011

25 novembre 1177, la victoire du Roi lépreux :


C’était un vendredi 25 novembre de l’année 1177 vers 13h, à Montgisard
 « C’est pourquoi nous ne faiblissons pas, tout au contraire : si chez nous, l’homme extérieur s’en va en ruine, l’homme intérieur se rénove de jour en jour. Nous regardons non ce qui se voit, mais ce qui ne se voit pas. Ce qui se voit n’a qu’un temps, ce qui ne se voit pas est éternel » ( Baudouin IV de Jérusalem de Laurence Walbrou Mercier)
Nous vivons une époque de république bananière, noyée dans des scandales interminables dominés par un monde de ripoux, préparant le nouvel ordre mondial des robots. La pensée unique, le laisser aller, la misère morale, les jeunes sans but s’enfermant, comme échappatoire dans des musiques abrutissantes, ignorant leur famille et voisin. Une société droguée sous calmants, avec des taux de suicides alarmants et dont les jeunes en sont les premières victimes.
La République avait promis mais elle est déjà bien vieille et elle tue nos traditions, nos langues, nos provinces, notre vie citoyenne, nos spécificités, enfin nos libertés. Lors du découragement, relisez la vie de Baudouin, vous verrez alors, que finalement, point de raison de se plaindre. Cet enfant Roi, debout, sachant qu’il allait mourir, suppléant à ses défaillances physiques par sa volonté, quelle image. Notre geste familier, c’est l’index accusateur, dénonçant toujours le mal chez l’autre, restons humble, leur geste à eux consistait à se frapper la poitrine « pour nos pêchés Dieu nous châtie »…
Évènement oublié  de nos livres d’histoire restant l’un des plus hauts faits d’armes du Moyen-âge, victoire d’un roi de 17 ans, rongé par la maladie, menant à cheval ses preux que tout condamnait et seul à avoir put vaincre Saladin, à 1 contre 20. La lèpre terrassa Baudouin à 24 ans et il fut enterré au Golgotha sur la colline où le Christ avait été crucifié. « …stoïque et douloureuse figure, la plus noble peut être de l’histoire des Croisades, figure où l’héroïsme, sous les pustules et les écailles qui le couvrent, confine à la sainteté, pure effigie du roi français…» ( René Grousset)
Nous avons acceptés la destruction du Liban, terre d’accueil et pays frère. L’oppression fut installé là ou pendant des siècles, depuis les croisades précisément avait régné pacifiquement chrétiens et musulmans. Les croisades, présentées officiellement comme une ruée de barbares sanguinaires fut d’abord un réflexe d’aide fraternelle motivée par :
La destruction du Saint Sépulcre et les ravages en Asie Mineure par les Turcs Seldjoukides
L’oppression des chrétiens de Syrie
Les massacres d’Arméniens, vieux frères Chrétiens, qui seront génocidés plus tard dans l’indifférence générale…
Baudouin IV « figure de légende, dévorée de souffrance et vivant d’héroïsme quotidien » (Régine Pernoud), dit aux chevaliers qu’il ne regarderait pas son royaume partir en fumée sans réagir, montrant son sens du devoir et des responsabilités à son entourage, véritable roi biblique portant les pêchés de son peuple. Malgré les souffrances de son corps meurtris par la lèpre, qu’il sait fatal, il fait face aux priorités dans les heures douloureuses, afin de mettre fin à la terreur des mameluks de Salâh ad-Din aux environs de la cité de David. Une poignée de chevaliers intégrés au monde oriental, défend la Terre Sainte , protégeant chrétiens et musulmans préférant vivre sous la justice franque plutôt qu’auprès des lois coraniques. Il décréta la levée de toute la chevalerie franque d’Ascalon et envoya l’ordre d’abandonner GAZA à Odon de St Amand afin de rallier l’ost du roi.
Ils avancent à un rythme effréné parallèlement à  Saladin plus à l’est. ASHDOD, KHIBERT SUKRIER, halte à IBELIN ou YEBNA, tout était désolé…Puis ils arrivent vers l’est, au sud de RAMLA, puis :  EL MONGHAR, AQUER et NIANE. Odon de St Amand et 80 templiers rejoignent l’ost du roi  près des montagnes judéennes, portant l’effectif à 500 chevaliers et quelques hommes à pieds…
Salâh ad-Din  s’avançait vers Jérusalem, balayant tout sur son passage. Sans pitié, comme le révèle le chroniqueur du « Livre des deux jardins » lorsqu’il fait trancher les têtes des nombreux prisonniers. Il voulait détruire les deux forteresses franques près de RAMLA, dont IBN AL-ATHIR et divisait ses forces de tous côtés pour ravager le pays, puis arriva au pied du TELL EL-GEZER que les francs nomment Montgisard, élévation près de NIANE et aperçut l’ost des francs.
Baudouin « descendit de sa monture, se prosterna la face contre terre devant la croix et pria avec des larmes. A cette vue le cœur de tous ses soldats fut ému. Ils étendirent tous la main sur la croix et jurèrent de ne jamais fuir et, en cas de défaite, de regarder comme traître et apostat quiconque fuirait au lieu de mourir. Ils remontèrent à cheval et s’avancèrent contre les Turcs qui se réjouissaient pensant avoir raison d’eux. En voyant les Turcs dont les forces étaient comme une mer, les Francs se donnèrent mutuellement la paix et se demandèrent les uns aux autres un mutuel pardon… » ( Michel le Syrien ).
« Soudain se montrèrent les bataillons des Francs. Ils surgirent, agiles comme des loups, aboyant comme des chiens, et ils attaquèrent en masse, ardents comme la flamme… ». (le chroniqueur arabe Abou Shâma ). Le seigneur de Ramla et son frère le preux Balian d’Ibelin : « choisirent la plus forte bataille que les sarrasins avaient et fondirent sur eux…Jamais Roland et Olivier ne firent tant d’armes en Roncevaux comme les deux frères firent en la bataille ». ( Ernoul).
Le roi Baudouin arriva et la bataille prit des allures apocalyptiques, les preux « commencèrent avec leurs épées à se frayer un passage…qu’ils n’avaient plus ni peur ni doute… » ( l’Histoire d’Eracles).
La joie des Turcs se transforma en panique et Saladin ne survécut que grâce a la fuite, assistant à la fin de son rêve. Apres 15 jours de désert, il entra au Caire, prostré entouré de quelques guerriers loqueteux comme sortie de l’enfer.Baudouin IV fit une entrée triomphale dans Jérusalem à la tête d’une poignée de preux chevaliers ayant sauvés la terre Sainte. La foule en liesse les accueillirent et fit de son roi des ovations, oubliant un instant ce corps couvert de pustules et de plaies qui le rongeaient. On se bousculait pour regarder son heaume étincelant qui cachait la souffrance pendant qu’il se dirigeait à la basilique du St Sépulcre pour rendre grâce à Dieu. … « Une figure de Christ, ce jeune roi lépreux, souffrant dans son corps, par avance, la décomposition de son royaume »   
Aujourd'hui plus que jamais, Baudouin IV, par son courage et son épreuve de la lèpre, doit demeurer aux yeux des adolescents d'aujourd'hui comme le plus grand exemple d'une jeunesse qui n'abandonne jamais dans l'adversité et la foi.                
Frédéric WINKLER   http://www.actionroyaliste.com/

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