jeudi 28 juin 2012

L’ENARCHIE DANS TOUTE SA NUISANCE … ET SA LÂCHETE (2)

Au commencement fut la « révolution culturelle » de mai 68. C’est le début du grand chambardement destiné à faire arriver la gauche au pouvoir. Ce qui sera chose faite treize ans plus tard. Un temps mis à profit par les diverses organisations gauchistes qui vont se mettre à pulluler, pour saper les fondements d’une France traditionnelle destinée à faire place aux lendemains radieux promis par les révolutionnaires.
Cette volonté de faire table rase va se trouver déclinée sous diverses formes. Nous allons nous pencher sur l’une d’entre elles, parmi les plus discrètes, mais non les moins virulentes : le Gisti et ses mystérieux fondateurs.
 Sous ce sigle extrêmement peu connu se cache le Groupe d'Information et de Soutien aux Travailleurs Immigrés, qui, dès sa création en 1971, a œuvré dans l’ombre et au plus haut niveau de l’Etat pour promouvoir l’immigration musulmane massive à présent installée en France. Pourquoi ses fondateurs énarques continuent-ils à faire preuve d’une telle modestie, en refusant obstinément de se nommer ? Ils ont pourtant magistralement réussi leur coup et sont parfaitement en droit de le revendiquer. Malgré leur retenue de rosière, nous disposons d’un certain nombre d’éléments permettant de les identifier, comme nous le verrons plus tard.
A partir de maintenant, nous allons nous appuyer sur les travaux d’une sociologue et d’une doctorante en science politique (quel beau titre, j’adore !) qui se sont penchées sur les débuts du Gisti. Le premier article s’intitule : « Faire émerger le droit des étrangers en le contestant, ou l’histoire paradoxale des premières années du Gisti », par Liora Israël, sociologue (article paru dans la revue Politix (volume 16, n° 62/2003) [ed. Lavoisier].
Le second est d’Anna Marek, Doctorante en science politique, Institut d’études politiques de Paris, sous le titre « Immigration : trente ans de combat par le droit - Des « anciens » témoignent » (Article paru dans Plein Droit n° 53-54, mars 2002).
Ce dernier article commence ainsi : « Respectivement élève à l’Ecole nationale d’administration (ENA), travailleur social, membre de l’équipe Cimade de Nanterre, et responsable du secteur migrants de la Cimade, Gérard Moreau, Bruno Ehrmann et André Legouy ont bien voulu échanger leurs souvenirs sur les raisons qui les ont amenés, il y a trente ans, à créer une structure comme le Gisti et sur les circonstances de leur rencontre ».
Ce qui m’amène à préciser tout de suite une chose importante: très vite se sont agrégés au noyau central et initiateur du Gisti divers types de travailleurs sociaux et des avocats, tous venus de la gauche ou de l’extrême-gauche. Leurs noms à eux sont complaisamment étalés pour faire oublier ceux du saint des saints qui avaient une carrière à protéger et qui restent secrets. Tous, sauf celui effectivement de l’énarque Gérard Moreau, dont nous reparlerons plus tard.
Voici un florilège de citations provenant de ces articles, qui vous situeront la philosophie du projet Gisti:
« Il s'agit d'une association née dans les années 1970, se situant très nettement à gauche, dont les membres sont des professionnels du droit ou des personnes ayant acquises [sic] des compétences précises dans ce domaine. Enfin, l'objet même de l'association a bien été, dès sa fondation, de s'inscrire sur le terrain du droit. »
« Au sein de la nébuleuse contestataire qui s’est créée, dans les années 70, autour de la défense de l’immigration, l’approche juridique du Gisti est singulière. Les événements de mai 1968 se sont, comme chacun sait, déployés au gré de manifestations multiples, d’affrontements de rue et autres formes expressives et peu institutionnalisées de protestation. Il s’agit alors de défier le pouvoir en ayant recours à l’outil juridique et en plaçant ainsi l’Etat devant ses propres contradictions. Dans ce contexte, l’utilisation du droit tranche non seulement avec les usages protestataires « routinisés » de l’époque, mais surtout, avec l’approche qu’en ont la plupart des organisations politiques militant aux côtés des travailleurs immigrés.
Le droit est en effet perçu, dans la lignée des thèses marxistes, comme un instrument formalisé et monopolisé par le pouvoir dominant en vue d’asseoir son autorité. Il est l’outil du pouvoir par excellence contre lequel il faut lutter par des coups d’éclats protestataires. A cet égard, les fondateurs du Gisti opèrent un véritable renversement de perspective en justifiant leur approche par l’efficacité attendue d’une démarche appréhendée sur le même terrain que celui des autorités. Si le droit symbolise l’instrument du pouvoir, la meilleure manière de le contester est de lutter sur le même terrain.
La spécificité de cette approche et le poids de cette atmosphère sont attestés par le discours rétrospectif des fondateurs. L’un d’entre eux, issu de la branche « énarque » évoque en ces termes ce contexte : « On est dans cette floraison de clubs de pensée et de mouvements gauchistes avec l’idée qu’il y a une classe dominante qui ne changera que par des luttes multiformes, en se manifestant, en criant, en pétitionnant, en allant sur le terrain... C’est par les luttes que l’on renversera le rapport des forces dominantes, dont le droit n’est que l’expression : c’est l’outil du pouvoir, par conséquent il faut lutter contre le droit parce qu’il appartient au pouvoir. Le point de départ du Gisti consistait à dire le droit est notre outil de travail, on le fabrique d’une certaine manière. C’est un outil de gauche, il faut que nous l’instrumentalisions en faveur de nos thèses. On va donc le mettre dans la bagarre, à notre service. »
Demain, nous poursuivrons notre petit périple au pays mystérieux du Gisti.

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