dimanche 8 juillet 2012

Rhodésie, le pays disparu


Avant de connaître la famine, la misère, le SIDA, les meurtres de fermiers blancs et le dictateur Mugabe, le Zimbabwe s’appelait Rhodésie du Sud. Une colonie britannique, l’un des pays les plus prospères de l’Afrique Noire dont il était le grenier à blé.
Durant la période de décolonisation. Le 11 novembre 1965, Ian Smith, premier ministre du gouvernement blanc de Rhodésie du sud, rompait les relations avec le Royaume-Uni. Seule l’Afrique du Sud reconnut officiellement la colonie sécessionniste. Pendant quatorze ans, deux mouvements noirs pro-marxistes menèrent la guérilla, le Zimbabwe African National Union (ZANU) et le Zimbabwe African People’s Union (ZAPU). La guerre fera 30.000 morts, sans compter les victimes indirectes, et poussera Ian Smith à la démission.
En 1979, les accords de Lancaster House mettaient un terme au conflit en instaurant un gouvernement « multiracial ». Après les élections de février 1980, Robert Mugabe, maoïste et chef de la ZANU, devint premier ministre et Joshua Nkomo, le principal dirigeant de la ZAPU, prit le ministère de l’Intérieur. Le traité prévoyait entre autres une redistribution des terres moyennant le dédommagement des propriétaires.
Mais la réforme agraire s’effectua fort lentement et en dépit du bon sens. Au bout de 10 ans, les nouvelles autorités n’avaient réinstallé que 71.000 familles sur les 162.000 prévues, en redistribuant 3,5 millions d’hectare. Durant cette période, Mugabe, l’ancien « camarade bob » de la guerre, bénéficia de la confiance sans faille de son peuple et reçut les éloges de la communauté internationale.
En effet, il avait lancé une grande campagne d’alphabétisation et planifié la construction de routes, de réseaux d’alimentation en eau et électricité et il maintenait de bonnes relations avec la minorité blanche. Il fit même voter une loi sur la corruption qui interdisait aux cadres du régime de cumuler les propriétés. Malheureusement, ce tableau idyllique masquait de tristes vérités.
Le maître du pays n’eut jamais l’énergie et la volonté de faire appliquer la loi anti-corruption, craignant probablement de perdre le soutien de ses « camarades ». Il se claquemura avec sa coterie et gouverna, coupé du monde réel, selon des règles « marxistes » caricaturales. Dès le milieu des années 1980, son gouvernement était considéré à l’ONU comme la bande la plus rapace d’Afrique. Au début des années 1990, les caciques du régime profiteront même d’une grave sécheresse pour vendre les stocks de céréales à des prix prohibitifs, faisant ainsi profit de la misère de leur peuple.

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