samedi 11 août 2012

À l’origine de la Résistance française

Nous savons tous qu’entre la fin juin 1940 et août 1944 la République s’est donnée à un vieux maréchal déjà proche de la retraite en 1914… L’alternative du système évoluant entre ses incapacités et la dictature se poursuivait ainsi. L’armée de cette république, défaite par l’armée allemande, avait laissé la France et son peuple sous la tutelle des nazis.

Un phantasme de souveraineté nationale était pourtant maintenu dans la zone sud au plus grand profit des occupants qui ainsi faisaient cautionner leur politique.

Passons et tournons notre regard vers ceux qui n’ont pas désespéré ni des français ni de la France.

La légende dit que les premiers résistants furent de gauche et quelques’uns de la droite Républicaine. Les historiens entretiennent scrupuleusement la légende.

Sans nier que dans le petit nombre des premiers il y eut effectivement de bons républicains remarquons que dès l’origine des royalistes s’engagèrent dans le refus du nazisme. Venus de l’Action française et de groupes monarchistes divers (autour de Monseigneur le Comte de Paris), de vieilles familles de tradition royaliste, ils furent nombreux à ne pas se satisfairede l’occupation et de la collaboration. Ainsi le duc de Choiseul Praslin, un ami de Charles Maurras et du Comte de Paris n’a pas accepté la soumission. L’abbé de Dartein l’un des précepteurs du Prince n’a pas démissionné… Ils ne furent point les seuls !

Autour du général De Gaulle à Londres Mademoiselle de Miribel (petite-fille de Mac-Mahon) et bien d’autres n’ont pas hésité. Comme d’Estienne d’Orves, le premier fusillé de la France Libre, comme Philippe de Hauteclocque futur maréchal de France, comme Georges Bernanos et sa famille…

François-Marin Fleutot en cite bien d’autres dans le seul livre consacré à ce sujet (1).

Mais nombre d’historiens ont oublié que la première réunion d’organisation de la résistance en France fût structurée par des royalistes. Mais nombre d’historiens ont oublié que le premier contact des services du général de Gaulle avec l’embryon d’un réseau en France métropolitaine fût le fait des royalistes.

Contre la légende, les affirmations des uns ou des autres et tout en sachant que le mouvement de Charles Maurras a cautionné, aidé, organisé les instances de l’Etat sous l’autorité de Philippe Pétain, des petits groupes, des individus, des familles royalistes, souvent dans le drame de la rupture avec l’Action française, ont choisi de ne pas se déshonorer.

Dès l’entrée des nazis à Paris, en zone sud, Monsieur Le Moal (commerçant royaliste) place dans sa vitrine les masques d’Hitler et deMussolini dans un pot de chambre… Les autorités républicaines interviennent immédiatement pour qu’il retire de sa vitrine ce que nous appellerions aujourd’-hui “une performance”.

Mais sans conteste la première réunion d’un groupe de Résistants fut bien organisée chez Paul Armbruster dans sa maison au lieu dit “le Gabastou” au Fleix entre Sainte Foy la Grande et Bergerac, en Dordogne.

Paul Armbruster était journaliste il lui est arrivé d’écrire dans l’Action française. C’est un alsacien de Molsheim. Il s’est installé là avec sa famille en 1937. Il n’est pas le seul. A côté vie aussi la famille de Jean Eschbach un industriel de Poligny (Jura), Louis Labardonnie un propriétaire terrien de Saint-Antoine du Breuilh. A la mijuillet 1940 (la date exacte n’est pas connue) lors d’un dîner chez Paul Armbruster on trouve autour de la table ceux déjà cités auxquels se sont joints : l’abbé de Dartein (précepteur du Comte de Paris), Paul Dungler industriel de Thann (Alsace) – ils sont tous royalistes – et le docteur Gaston Pailloux, un ami de Labardonnie.

Si Louis Labardonnie et Jean Eschbach ont entendu l’appel du 18 juin il semble que les autres ignorent totalement le message du général de Gaulle. Par contre pour avoir lu dans l’Action française les comptes rendus fait par Hubert de la Garde (futur chef des FFI, mort en déportation) des livres du général de Gaulle et pour avoir lu les articles de Charles Maurras entre le 6 juin et le 17 juin 1940 ils connaissent ce général.

De cette première réunion clandestine va naître plusieurs initiatives. La décision d’envoyer un émissaire à Londres. Au début d’août, Paul Armbruster se rend en Suisse et prend contact avec l’ambassade d’Angleterre. Puis accompagné de La Bardonnie les deux retournent en Suisse à la fin du même mois. Sans réponse ni des Anglais, ni du général de Gaulle ils décident d’envoyer directement un contact à Londres. Ce sera l’abbé de Dartein qui passant par l’Espagne rejoindra Londres et se mettra au service du Général. Il deviendra l’aumônier des Forces navales de la France Libre. Ce premier contact va faire comprendre à Londres que des groupesde résistance sont déjà constitués.

Ce n’est pas tout, de cette première réunion va naître la Septième colonne d’Alsace en zone annexée. Organisé par Paul Dungler ce mouvement clandestin va permettre à de nombreux évadés des camps allemands de passer en France. Son service de renseignement va constituer l’une des principales sources d’information sur l’Alsace.

Lors de l’offensive du futur maréchal Leclerc il pourra s’appuyer sur cette organisation né quasi exclusivement dans les milieux royalistes et élargi aux autres français.

De cette première réunion va naître le premier réseau de renseignements de la France Libre en France métropolitaine et inter zone celui du colonel Rémy… Autre royaliste engagé dans la lutte anti fasciste et anti nazi…

Oser dire encore aujourd’hui que les royalistes ne participèrent pas à la lutte pour l’indépendance et la liberté sous l’occupation n’est que mensonge révisionniste.
Louis Gonnet  http://www.voxnr.com
notes : 1) François-Marin Fleutot, Des Royalistes dans la Résistance, Ed. Flammarion. Disponible sur librad.com :: Lien
source : Insurrection n° 63

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Sans prendre parti sur ce sujet: nier un fait, ne serait ce pas plutôt du négationnisme?
L'Histoire ne devrait-elle pas être constamment révisée, d'après les ouvertures d'archives, les documents découverts, etc.?