samedi 18 mai 2013

Il y a 35 ans : KOLWEZI, par Pieter Kerstens

Le 2ème REP aux faisceaux avant embarquement
Le 19 mai 1978 débutait l’opération “Léopard”, celle qui a vu l’Armée Française sauter à Kolwezi et qui a permis par la suite de l’engager au Liban, d’intervenir dans le Golfe, sauver des otages en Afrique, s’investir en Afghanistan et en Irak, puis en Côte d’Ivoire et actuellement au Mali.
N’en déplaise aux pacifistes et autres attardés soixante-huitards, Kolwezi fut une histoire de héros et une affaire d’hommes. Un réel condensé de force virile pour la bonne cause qui enflammerait les esprits les mieux trempés, encore de nos jours.  Et en comparaison avec ce qui se passe au Mali avec « Serval », « Léopard » fut une opération militaire rapide comme l’éclair et redoutablement efficace, en même temps qu’un fabuleux pari politique, car en 1978 nous étions en pleine guerre froide entre l’Occident et le monde communiste.  D’ailleurs Fidel Castro avait envoyé ses contingents dans plus de 15 pays africains, dont 20.000 soldats cubains en Angola, 17.000 en Éthiopie, 1.000 en Tanzanie, entre autres.
En 1977 le Katanga (Shaba à l’époque) avait déjà été le théâtre d’une 1ère rébellion des « Tigres » -ex gendarmes katangais- vite matée par les Forces Armées Zaïroises (les FAZ) déjà soutenues par une logistique française.
Mais un an plus tard, le samedi 13 mai 1978, mieux entraînés, encadrés et armés, les Tigres du Front National de Libération du Congo, mouvement dirigé par Nathanaël M’Bumba, attaquent en force à Kolwezi avec plus de 4.000 hommes venant d’Angola et  passant par la Zambie pays complice.
C’est grâce à l’ambassadeur français, son Excellence André Ross, et au colonel Gras, chef de la mission militaire au Zaïre, à leur persuasion et leur ténacité que le Président Valéry Giscard d’Estaing donnera le feu vert à une intervention aéroportée au départ de Calvi, le 18 mai.
C’est le 2ème Régiment Étranger de Parachutistes, commandé par le colonel Philippe Erulin qui avec ses 400 hommes sautera sur Kolwezi.
Malgré les 3.000 européens (dont de très nombreux belges) pris en otages dans la ville par les rebelles du FNLC, la France assume seule l’intervention armée. En effet, à Kinshasa un officier supérieure de l’armée belge avait déclaré au colonel Larzul, adjoint du colonel Gras : « Je  puis vous assurer qu’une intervention française serait considérée par nous comme inopportune et inamicale »…
Le 2ème REP va gagner un pari stratégique (ni soutien, ni appui feu, ni renforts à moins de 3 jours) par une intervention militaire exemplaire doublée d’une opération humanitaire remarquable, opération qui fut enseignée durant de longues années tant dans les écoles de guerre en Europe qu’aux États-Unis.
En moins de 24 heures, les unités vont vite s’emparer des points cruciaux de la ville, en cherchant à déstabiliser l’adversaire et faire arrêter les massacres de ressortissants européens et de citoyens zaïrois, tout en leur  permettant de se regrouper auprès des points sécurisés. Dans les jours suivants, une fois la majorité des civils mis à l’abri ou évacués, le régiment a sécurisé les faubourgs et les villages environnants pour repousser l’ennemi sur ses bases de repli en Angola, fin mai. Vite fait, bien fait !
Si les militaires des FAZ, présents à Kolwezi en permanence, ont perdu 382 hommes, les civils zaïrois ont eu 151 tués et sur les 3.000 civils blancs, 131 ont été assassinés par les Tigres du FNLC.
Grâce aux soldats du 2ème REP de la Légion Étrangère (5 morts et 20 blessés) un massacre général de la population civile fut évité à Kolwezi.
GLOIRE A EUX !
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