vendredi 30 août 2013

Les chutes du Niagara et les datations bibliques

Les chutes du Niagara sont-elles la conséquence du Déluge et démontrent-elles l’existence d’une terre "jeune" comme donne à penser une appréhension littérale de la Genèse ?
Telle est la question étrange mais sérieuse que s’est posée le physicien John D. Morris.
Le cours d’eau des chutes du Niagara est l’aboutissement du déversoir du Lac Erie. Ce canal naturel chemine paisiblement d’abord sur 24 kilomètres vers le nord. Sur cette première partie, il descend en moyenne de 20 centimètres par kilomètre. Sur un peu moins de deux kilomètres ensuite, il accélère et devient agité puis les eaux du fleuve se scindent partiellement en deux parties. Une du côté Canada où son lit atteint 330 mètres, l’autre du coté Etats-Unis où son lit a une largeur de plus de 450 mètres. Finalement, il forme une chute de 60 mètres puis reprend son cours dans un canyon de 200 à 400 mètres de large entre des parois rocheuses qui le dominent de 70 à 100 mètres de haut. Sur 11 km, le fleuve reste tumultueux. Il connaît plusieurs variations de débits rapides jusqu’à la ville de Queenston où, traversant une vaste plaine, son cours devient très calme sur 13 km avec une déclinaison de 1,3 mètre par kilomètre avant de se verser dans le lac Ontario.
A Queenston, de l’autre côté du fleuve, une falaise marque la fin du ravin et donne l’impression que les chutes occupaient originellement ce lieu et qu’elles ont reculé vers l’amont à force d’éroder le ravin jusqu’à leur position actuelle, onze kilomètres plus haut. Les chutes continuent cependant leur travail d’érosion et atteindront dans un lointain avenir les rives du Lac Erie.
La paroi rocheuse est constituée par les dolomites de Lockport, dures et peu érosives sous lesquelles se trouve une paroi plus fragile appelée la Rochester Shale. L’eau érode cette paroi et en transporte les parties les plus friables. Les cycles de gel et de dégel facilitent également l’éclatement de la roche jusqu’à ce que d’importants blocs de dolomites se détachent de la paroi, malgré les efforts réalisés par des ingénieurs pour la stabiliser et la fixer.
Ce sont les travaux de ces ingénieurs et surtout les relevés effectués depuis les années 1850 qui ont permis d’établir qu’en moyenne, la vitesse de l’érosion est de 1,3 à 1,7 mètres par an. La distance entre Queenston et les chutes d’eau étant de 11 667 mètres, un simple calcul fondé sur l’hypothèse raisonnable que la vitesse d’érosion est restée constante permet de déduire que le canyon a commencé à se former il y a au plus neuf mille ans.
Mais ce commencement peut être beaucoup plus tardif encore.
La supposition d’un taux, d’une vitesse constants dans un passé inconnu s’attache au principe de l’uniformité : "le présent est la clé du passé". Or, concernant les chutes du Niagara, nous disposons d’une source insoupçonnée : la Bible.
La quasi-totalité des chercheurs sérieux admet l’authenticité historique du déluge rapporté par la Bible. Un tel cataclysme a forcément entraîné de grandes érosions et transporté d’importantes couches de sédiments contenant d’innombrables fossiles d’organismes marins. S’agissant des chutes du Niagara, ces couches sédimentaires sont probablement celles des Dolomites de Lockport et de Rochester-Shale. Pendant des siècles des catastrophes moindres ont vraisemblablement succédé au Déluge alors que la Terre recouvrait un nouvel équilibre. Il est raisonnable de supposer que d’épaisses couches de glace couvraient la partie septentrionale du continent américain aujourd’hui occupée par le Canada. En se déplaçant, ces couches ont creusé des gorges et des dépressions dans les dépôts sédimentaires encore frais.
La fonte des couches glaciaires a en outre provoqué la formation de nombreux lacs, comme Erie et Ontario. Enfin, le gonflement des rivières résultant de la fonte des eaux de l’âge de Glace et des précipitations coulant sur les couches sédimentaires encore meubles a encore accéléré l’érosion.
Il est donc probable que le rythme d’érosion de 1,3 à 1,7 mètres par an est une hypothèse basse et que les choses sont allées beaucoup plus vite. Dans ce cas, l’âge du canyon pourrait être bien inférieur à neuf mille ans, et coïncider avec la période du Déluge qu’Ussher situe en 2348 av. J.C.(1).
Sir Charles Lyell, considéré comme le père de l’uniformité, est le premier a populariser cette technique de datation. Il visite les chutes du Niagara en 1841 et 1842. Son livre Principles of Geology, publié en 1833, explique ses recherches sur l’application de l’uniformité dans toutes les situations géologiques. Les années suivantes, il parcourt le monde à la recherche d’arguments qui démontreraient le bien fondé de sa théorie. Notons que les chutes du Niagara semblent bien loin de toutes ces préoccupations scientifiques. Peut-être parce que les évolutionnistes savent par avance qu’ils n’y trouveront pas en matière de datation de la terre, d’explications, de confirmations des catastrophes comme le déluge.
Néanmoins, même si Lyell n’a aucune formation pratique de la géologie, il agit avec toute sa rigueur de juriste.
Il relève dans un autre ouvrage intitulé Principles(2) les témoignages des résidents de la région des chutes du Niagara : « M. Bakewell, fils de l’éminent géologue qui visita les chutes en 1829, a été le premier à établir des datations à partir des observations d’une personne qui fut la première à habiter et vécut pendant quarante ans à proximité des chutes. Elle témoigne qu’en ces temps la paroi rocheuse recule d’un mètre par an à cause de l’érosion. Mais après plusieurs enquêtes soigneusement menées, j’ai pu établir pendant ma visite en 1841-42 que la vitesse d’érosion était en moyenne de 33 cm par an. Par ailleurs, si cette vitesse avait toujours été constante, il aurait fallu 35 000 ans pour que les chutes arrivent de Queenston jusqu’au présent site ».
Lyell n’a jamais expliqué pourquoi il a rejeté l’observation témoignant d’une érosion d’un mètre par an et comment en revanche il a calculé 33 cm par an.
Nous avons vu d’une part que la précision des calculs de Lyell avait permis aujourd’hui une évaluation du taux d’érosion de 1,3 à 1,7 mètres par an et que cette érosion était certainement bien plus élevée pendant la formation des chutes du Niagara. Mais d’autre part, l’erreur d’évaluation de Lyell a influencé la pratique de la géologie à travers une mauvaise interprétation et application de l’uniformité qui connaît un nouveau regain. Les travaux de Lyell ont influencé les idées de Darwin, notamment dans la remise en question des Saintes Ecritures. La datation de 35 000 ans est en contradiction avec l’échelle temporelle de la bible et plus particulièrement de la Genèse qui explique la création du monde en six jours. Par interprétation, la terre aurait entre 6 000 et 10 000 ans au lieu de l’explication fantasmagorique des évolutionnistes qui hasardent une datation "officielle" de 4,5 milliards d’années. Or l’apôtre Pierre le dit : Mais il est une chose, bien-aimés, que vous ne devez pas ignorer, c’est que, pour le Seigneur, un jour est comme mille ans, et mille ans sont comme un jour. (II Pierre III,8).
Le cas des chutes du Niagara montre que l’uniformité commet la grave erreur de ne pas tenir compte des supposés variations naturelles. Elle renie le point essentiel : Dieu créateur. Voilà pourquoi cette hypothèse a tant séduit Darwin et les évolutionnistes.
Les Saintes Ecritures, pourtant, ont mis en garde contre les fausses philosophies qui deviendront courantes à la fin des temps : Sachez avant tout que dans les derniers temps, il viendra des moqueurs pleins de railleries, vivant au gré de leurs convoitises, et disant : "Où est la promesse de son avènement ?
Car depuis que nos pères sont morts, tout continue à subsister comme depuis le commencement de la création". Ils veulent ignorer que, dès l’origine, des cieux existaient, ainsi qu’une terre que la parole de Dieu avait fait surgir du sein de l’eau, au moyen de l’eau, et que par là même le monde d’alors périt submergé. Quant aux cieux et à la terre d’à présent, la même parole de Dieu les tient en réserve et les garde pour le feu, au jour du jugement et de la ruine des hommes impies (II Pierre III,3-7).
Laurent Blancy
(1) Voir "Le Libre Journal" n° 340 du 22 janvier 2005.
(2) 1859, 9th Edition ; p. 217.

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