lundi 9 septembre 2013

Le billet du Prince : Dialogue avec Platon (Philosophe de la Grèce antique)

Le "Maître". venait de débarquer de la trirème en provenance d’Alexandrie. Sur le quai du Pirée ses disciples, ses amis étaient venus l’accueillir. Tous avaient hâte de dialoguer avec lui. Parvenus à l’Académie, fondée par lui, ils s’installèrent sur l’herbe, à l’ombre des oliviers, pour écouter Platon.
Son ami Archytas de Tarente lui dit :
— Cher Maître et ami raconte nous ton voyage en Egypte.
Assis sur un banc, Platon commença son récit.
— Dès mon débarquement à Thèbes, je fus accueilli par une délégation qui me conduisit auprès des "Prophètes", les Grands Prêtres d’Amon-Ré. Ces initiés me parlèrent d’une île-continent qui avait disparu il y a plus de 20.000 ans, l’Atlantide.
— Pourquoi avait-elle disparue, demande Eudoxos, un de ses disciples ?
— Il faut, tout d’abord, que je vous explique ce que fut l’Atlantide, répondit Platon. Grâce à leur haute connaissance en mathématique, géométrie, astrologie, en sciences et technoligie, les Atlantes avaient édifié une civilisation très développée, riche et puissante. Avant la disparition de ce continent, les Atlantes étaient gouvernés par la classe des oligarques qui se partageaient le pouvoir, tous les cinq ou sept ans, tous les pouvoirs.
— Et les individus, le peuple, quelle place a-t-il dans ce schéma, demande Aristote, son disciple préféré ?
— Le peuple, répondit Platon, avait été réduit, non pas en esclavage mais pire que cela. En effet la Gouvernance avait mis au point un petit cristal que l’on introduisait dans la fontanelle de la plupart des nouveaux nés. Ainsi ces ilotes, dont la responsabilité et la volonté avaient été annihilées, obéissaient aux stimulations d’une machine que la caste des oligarques programmait à volonté. et pour mieux maintenir cette masse sous obédience on les abrutissait de musique ou plutôt de sonorités bruyantes et incohérentes qui décuplaient leurs instincts de bestialité, et uniquement, surtout lorsqu’ils étaient autorisés à danser lors des grands rassemblements, sorte de bacchanales hideuses. Leur temps était employé à des travaux obligatoires qu’ils n’avaient pas le pouvoir de contester, et pour cause.
Pour détendre l’atmosphère et la tension ambiante, Eudoxos dit : " Maître, parle nous de la danse" !
Platon réplique :
— Par delà la parole il est un autre langage, car la où la parole devient pauvre naît alors la danse sacrée. Regarde la parade nuptiale des grandes grues, des colibris ou encore des tétras- lyre. Cet hymne à la vie est à la fois intégration de la spirale, car tu virevoltes comme une toupie, mais aussi contrôle et équilibre dans l’espace où tu te meus. Le bon de la danse te permet de retrouver l’unité première, où corps et âme, créature et Créateur se retrouvent, se soudent hors du temps en une extase unique. La danse clame l’identification à l’impérissable. Cela n’a rien à voir avec les sauts d’une masse conditionnée pour n’être que des kangourous ivres et en rut.
Un disciple dit : "Dans cette civilisation dont tu nous parle, Maître, quels sont les rôles de l’éducation et celui de l’enseignement" ?
Platon dit : — Habituellement dans notre civilisation, l’éducation est réservée aux familles, choisies choisies pour devenir l’élite de demain. Les anciens forment les jeunes au respect des valeurs, de l’éthique, le beau, le bien et le vrai, base de notre civilisation. L’enseignement est le but que se fixe notre Académie où sont dispensées toutes les matières nécessaires pour forger des "personnalités" afin d’acquérir les connaissances permettant d’affronter la vie, et non pour accumuler des données sans rapport les unes avec les autres. Dans ce sens l’enseignement fait appel à la nature humaine dans sa diversité, comme je vous l’ai enseigné, car l’être humain est composé d’un corps, d’un esprit et d’une âme qu’il est nécessaire de forger pour affronter une vie à continuer de construire.
Dans le cas de l’Atlantide, d’après ce que m’ont rapporté les Grands Prêtres d’Amon-Ré, éducation et enseignement des masses consiste à éradiquer l’âme des castes, condamnées à leur insu à demeurer inférieures. Plus d’aspiration à une quelconque liberté, plus de prise de conscience grâce aux technologies et manipulations génétiques. La déséducation nationale ne forme plus qu’un conglomérat coupe des réalités de la vie, où le mot âme est devenu tabou, car c’est un espace infini qui donne peur aux oligarques.
— Mais alors Maître, ces Atlantes ne gouvernent-ils pas dans la perspective du bien commun, d’une éthique, d’un respect de chacun et des uns envers les autres ?
— Chacun de vous, rétorque Platon, sait que la véritable politique est au service du plus grand bien commun, pour l’unité de la cité. En abolissant les lois qui fondent la famille, les Atlantes ont détruit le corps social. Alors nous pouvons conclure à la fin du politique. Pour y parer les Atlantes ont d’abord créé une démocratie qui excluait les "sans cervelle" devenus esclaves. Cette démocratie fondée sur l’égalité (une inégalité jamais nommée) considérée comme un symbole. Au fil des siècles cette notion devint la perversion d’un idéal conformiste institutionnalisé. Puis elle se transforma en une tyrannie éthique et intellectuelle, un totalitarisme implacable exercé par les oligarques qui tolèrent les actions et les jugements d’autrui à une seule condition : qu’ils répondent à leur propre critère. C’est ainsi que la démocratie des Atlantes s’est transformée en tyrannie fondée sur la soif du pouvoir et de l’or. En résumé le bien commun est supposé être fondé sur la justice et sur des lois qui devraient se référer aux valeurs et à l’éthique de la civilisation.
— Maître, dit Archytas de Tarente, lorsque la justice transgresse à volonté et impunément les racines fondamentales de l’humain, ne serait-ce pas la cause principale de la disparition du continent Atlantide englouti par les flots ?
— La justice, dit Platon doit être simple. Elle ne doit pas être un spectacle. Gardons nous de cette justice théâtrale qui se transforme en parodie, en comédie et en mensonge systématique. celle qui ne recherche pas les torts et ne console pas les victimes. Il n’est bon ni souhaitable de soustraire les biens des gens de bien, pour gaver les gens de peu. Les lois ne sont ni ne doivent être élastiques. une loi ne doit pas être interprétée sinon c’est la non loi, celle du puissant qui se croît tout pouvoir parce qu’il le détient par des votes soi disant démocratiques d’une multitude de bonne foi. Pour toutes ces raisons, en effet, manipulation génétiques, euthanasie, distorsion de l’éducation et de l’enseignement, éradication de l’âme, enterrement du bien commun, justice partisane, ajoutez à cela la colère de la nature, l’Atlantide fut effacée de la carte engloutie par les flots... C’était une civilisation qui se croyait parfaite.
De nos jours certains réussirent à se débarrasser de "l’ancien cristal" enfoncé dans la fontanelle. Ils se réunissent pacifiquement, sans violence, la nuit avec leur veilleuse pour lire des textes de nos grands écrivains, prier ou chanter. Cela dérange la gouvernance qui les pourchasse, les bastonne, les emprisonne et les fiche. Ils sont porteurs de l’Amour, l’amour de leur terre, l’amour du beau, du bon et du vrai, ils disent l’amour du travail bien fait et l’écoute de l’autre. Ils ont repris leur dignité en main. Ce sont les Hommes de demain avec leur courage et leur vérité.
Henri Comte de Paris Duc de France - IMRF
http://www.actionfrancaise.net/craf/?Le-billet-du-Prince-Dialogue-avec

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