mercredi 11 février 2015

Un jour, un texte ! Les Français dans la guerre, un vainqueur magnanime par René Grousset (11)

« La civilisation française, héritière de la civilisation hellénique, a travaillé pendant des siècles pour former des hommes libres, c'est-à-dire pleinement responsables de leurs actes: la France refuse d'entrer dans le Paradis des Robots. » Georges Bernanos, La France contre les robots.
Notre premier ministre a déclaré que la France est en guerre. Mais l'ennemi est chez nous, au sein même de la population française. Il ne s'agit plus d'envoyer des professionnels, formés et aguerris combattre loin de nos terres, mais de se battre contre un ennemi sournois et impitoyable, qui use pour ses attaques de toutes nos libertés et des droits des citoyens français. Avant de faire une telle déclaration, encore eût-il fallu cultiver au sein du peuple français les valeurs qui font la force morale des nations. Cette nouvelle rubrique sur la guerre a pour objet de proposer des textes pour aider tout un chacun à réfléchir sur des sujets précis et si possible, d'actualité, elle est un peu modifiée pour montrer :les Français dans la guerre, Un vainqueur magnanime par René Grousset (11)
« Certain jour Baudouin apprend par ses guetteurs qu'un gros campement d'Arabes, avec leurs tentes, leurs femmes, leurs enfants, leurs chevaux, leurs chameaux et leurs ânes, vient de s'établir en Transjordanie. Ramassant avec lui tout ce qu'il peut trouver de gens, il part à l'improviste, passe le Jourdain sans donner l'éveil, se défile dans le lit desséché d'un oued jusqu'aux approches de l'ennemi et attend l'obscurité. Au milieu de la nuit il tombe sur le campement endormi et dans l'affolement de la surprise s'empare de toute cette ville nomade. […] Dans la foule des prisonniers, voici qu'on signale au roi de Jérusalem une jeune femme de haute naissance, épouse d'un puissant cheikh et qui attendait un enfant. Il accourt, la fait descendre de chameau, dispose pour elle une tente avec les plus riches coussins qu'on peut trouver, et dans un grand geste chevaleresque, ôtant son manteau royal, il en recouvre la jeune Bédouine, puis il prend congé d'elle en lui laissant de l'eau, des vivres. Cependant, les Francs une fois repartis, le cheikh, dans une mortelle angoisse, se met en quête de sa femme ; il la retrouve sur place dans le somptueux appareil où l'a laissée Baudouin. De ce jour il jura au prince franc une reconnaissance éternelle. »
René Grousset
Extrait de : « L'épopée des croisades ».
Ed. Plon - Paris – 1939.
Lois Spalwer  http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html

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