lundi 11 décembre 2017

« La Légende noire du Moyen-Age Cinq siècles de falsification »

6a00d83451619c69e201bb09df0972970d-200wi.jpgC'est le titre d'un ouvrage d'une jeune historienne, Claire Colombi, recensé sur Réinformation.tv :
"Des mythes sur les paysans affamés aux prétendus droits scandaleux des seigneurs, en passant par ces listes fourre-tout d’impôts, tout cela n’a qu’un seul but : disqualifier le clergé et la noblesse d’épée, distiller la haine de l’ancien système et des deux piliers qui le soutenaient, à savoir la royauté et l’Église, qui doivent être ramenées à la tyrannie et au fanatisme. Claire Colombi n’oublie pas la Franc-Maçonnerie dont elle souligne le rôle éminent dans l’abolition des privilèges et dans tout ce qu’il ressortit de la célèbre nuit du 4 août.
On touche bien là à une guerre idéologique. L’auteur parle d’« une cage mentale », qui empêche toute comparaison, l’exercice par essence de l’historien. Et se plaît à transposer des phénomènes de lutte des classes dans un monde qui en ignorait tout et faisait en l’occurrence souvent bien mieux que notre société actuelle, ultra libéraliste et individualiste…
« Les ténèbres du Moyen-âge ne sont que celles de notre ignorance » Gustave Cohen
A travers les vieux manuels consacrés d’Ernest Lavisse ou de Jules Steeg, l’École de la IIIe République a donné un corps plus ferme encore à cette totale mystification, puisqu’elle a déformé des générations de jeunes esprits – Jules Ferry savait ce qu’il faisait : c’est en 1789 que doit tout commencer.
Et le public est malheureusement toujours bien entretenu, à l’heure d’aujourd’hui, sur le petit comme sur le grand écran. Claire Colombi évoque la célèbre émission « La Caméra explore le temps », diffusée entre 1957 et 1966, qui pleura le sort des Cathares et stigmatisa les Templiers. Mais aussi « Secrets d’Histoire » dirigé par Stéphane Bern, qui, s’il parle du Moyen-Age, ne le fait que pour de doux secrets d’alcôves et d’avenantes coucheries…
L’histoire à la télé, c’est avant tout de l’audimat : il faut que ça émoustille. Le cinéma a su aussi parfaitement ancré tous ces poncifs entre l’odieux Au nom de la Rose de Jean-Jacques Annaud et le sulfureux La Passion Béatrice, de Bertrand Tavernier.
Partout, le Moyen Age n’est qu’un prétexte, pour dénoncer le fanatisme sous toutes ses formes et louer par contraste le libre penser moderne – un vrai sectarisme, pourtant, celui-là…"

Aucun commentaire: